Mouloud Halit
AÏT-BOUYAHIA : COULEURS, SENTEURS ET DECORS !
DEUXIEME THEME : TIMACRATT
Second épisode (suite et fin)
Peu après une poignée de minutes les bœufs gisaient inertes, la langue mordue sortant d’entre les dents. Le beau spectacle qui fait la curiosité et l’admiration des enfants est bel et bien terminé. Le reste à suivre, pour ainsi dire ne les concerne pas, mais ayant besoin de leur service, le comité du village leur recommande d’aller au sous-bois environnant pour chercher et ramener du feuillage vert, précisément : ifilkou (les algues) et Tamat’wala (arbrisseau aux branches feuillues et luxuriantes). Et pour mieux les motiver de belles récompenses qui leur sont promises au retour. Ces enfants partis en coup de vent, revenons donc au boucher qui devenu un chef d’équipe, il dirige chacun des groupes formés pour s’occuper de la charcuterie des bœufs. Ainsi sous sa surveillance, sa vigilance et ses recommandations sensées, le travail s’effectuait à souhait. Au fur et à mesure, des tas de viandes s’amoncelaient tout près du chaque bœuf décapité. Et ce en attendant le retour des enfants qui ne devraient pas tarder, les bras chargés de branches et de feuillage.
Sitôt de retour, avec les feuillages et les branches, les enfants en sont récompensés comme prévu, avec des pralines, des gaufrettes et des biscuits. Eh ben oui !... Cela fait partie du programme : les enfants ont droit au travail contre récompenses. Sur ce, leur mission est bel est bien achevée, seul reste les étapes à accomplir par les hommes.
En vue de coordonner les étapes, un groupe d’hommes est désigné pour s’occuper du feuillage et du branchage. A juste titre, la formation au sol de bandes alignées, et ce, les plus distantes possibles. Voire plusieurs rangées parallèles et raisonnablement espacés. Et une fois ceci fait, un second groupe d’hommes, y arrivent avec des paniers pleins de morceaux de viandes commencent à faire la répartition en lots équitables de viandes. Et cette répartition qui se faisait jusqu’à l’épuisement de bœufs. Il va sans dire que les abats ne figurent pas dans cette répartition. Et pour cause : les abats au même titre que les pattes et les têtes de bœufs se vendent séparément, aux enchères ainsi que le règlement interne le prévoit.
Avec la course contre la montre, les activités de part et d’autre se mènent et se déroulent de bon train, selon l’étroite collaboration et l’étroite coordination. Et l’étape rassurante qui prouve de cela à voire les rangées de feuillages se remplir en quotas de viandes, formant d’heureuses successions en « Touna » de viandes. Ou « Touna » est le pluriel de Toun’t, et « Toun’t » qui est l’unité spécifique ou l’unité qui fait valeur d’une quote-part en viandes pour 10 personnes.
Et là encore, cette digression explicite qui consiste à élucider tout un suivi qui s’effectue par de chevronnés gérants en vue de garantir une parfaite distribution de ces « Touna » de viandes.
Apres une longue attente permettant d’assurer la présence complète des habitants, la foule est interpellée pour lui recommander de s’arranger selon le principe instauré à savoir : La « dizaine » et ce, par accommodement logique à une Thoun’t légale. Pour fixer les idées, une famille d’un effectif de 06 personnes aura donc à chercher une famille de 04 personnes pour que les deux familles puissent ensemble compléter une Toun’t . Autrement dit, d’aller déposer auprès du Groupe de gérants comptables un bout de bâton, appelé : Tassaqart lequel est le modèle préconisé comme référence faisant valeur d’une (01) Thount, sinon 02 Touna, ou 03 Touna, etc. Et quand tous les dépôts sont faits, le Groupe de gérants procède alors à l’appel tout en élevant une après une - et au fur et à mesure, les Tissaqar. A chaque présentation, il disait tout court : « Avavis ! » au sens : « Pour qui est-elle ! » Et les intéressés en question devront manifestement spécifier oralement - pour chacune des leurs, sa valeur appropriée en « Toun’t » ou en « Touna ». Pendant qu’un agent comptable - tout désigné, recensait sur un registre l’entière comptabilité. En résumé, C’est ainsi à main levé que s’apure la comptabilité théorique de Timacratt. Après quoi, le Groupe de gérants procède à temps utile à la vérification et à la conformité équitable de ces chapelets de viandes, tout repartis en Thouna.
Comme on peut conclure nous nous rapprochons peu à peu de l’heureuse fin de Timacratt !?
Avant cela, force en est pour le comité du village de superviser la mise au point de tout et partout. En un mot : s’en assurer que tout soit rentré dans l'ordre. Autrement dit, là où il y a lacune ou faille il faudrait qu’elle soit réglée impérativement afin d’éviter tout désagrément ou éventuel désordre auprès de la foule compacte et nombreuse. Prudence et vigilance obligent ! Et une fois toutes les retouches en sont apportées bien comme il faut, le coup d’envoi pour l’étape finale est déclarée, moyennant l’appel au rassemblement général fait par le Comité du village, qui plus est, assisté par le Groupe de gérants.
Ce mouvement de masse vers le lieu du rassemblement s’accomplit sous la houlette d’un vacarme et d’un brouhaha de joie et d’euphorie. Soit dit, ce moment venu où la patience de la foule sera récompensée à souhait.
Dans la ferveur et la dignité, le comité du village prononce une élocution d’ouverture où « Au nom de Dieu clément et miséricordieux » il fait les éloges, adresse les remerciements, émet des souhaits s’y accommodant et s’y référant à cet heureux événement qu’est Timacratt. Et la foule, les mains jointes et élevées au ciel qui disait et répétait : Amin-nch’Allah !... Amin-nch’Allah !
Après quoi, l’on passe à la vente aux enchères des peaux, des pattes, des têtes, et des abats, lesquels sont rassemblés en lots séparés. Là justement, notons que les gens ayant ramenés pour la première fois leurs héritiers présomptifs, ils saisissent cette chance de bon augure en achetant à cœur joie un lot parmi les lots. D’où la vente aux enchères qui s’achèvent quasiment en moins de temps, avec les vifs souhaits de bonheur et de prospérité adressés aux acheteurs.
Enfin l’heureuse phase tant attendue correspondant à l’offrande proprement dite !
Dans la discipline la plus stricte, et « 3ala Barakati Allah » la première Tassaqart est prise au hasard du lot des Tissiqar avant d’être élevée au ciel pour être bien montrée, et ce, par l’un des membres du Groupe des gérants. Son destinataire la reconnaissant s’identifie à main levé tout en déclarant sa présence : « Aqli dha ! » (je suis là !). A la suite de cette vérification et cette confirmation conjointement, l’heureux chanceux s’en va avec son panier vide en direction des chapelets de viandes où il trouve un agent distributeur. Conformément au dû qu’il précise au distributeur, ce dernier lui désigne de sa canne Thoun’t ou Thouna à prendre.
Il va sans dire que sous cette organisation judicieuse, honnête et infaillible, la distribution se déroule dans le calme, la joie et le bonheur, qui mieux est, du début jusqu’à l’achèvement total de l’offrande toute entière. Soit dit, pour ceux dont le compte est bon, alors ils s’en vont rentrer chez eux tout bonnement. En revanche, pour les autres liés par des partages en commun, ils s’acquittent d’abord du partage en bonne et due forme de leur Thount commune.
Finalement, après cette longue finalité nous arrivons en toute aisance à cette courte moralité !
Ce rituel qu’est Timacratt avait toute les raisons d’être loué de par les avantages multiples qui en découlent. Nos ancêtres - de par leur sagesse et leur maturité, l’avaient initiée tant ils étaient convaincus du sens profond sinon de la vision lointaine honorifique. Que dire d’ailleurs sinon qu’il est louable ce bienfait si exclusif pour Timacratt, faisant que les villageois tout entiers - pauvres et riches, se retrouvent au même pied d’égalité, avec de la viande à manger jusqu’à se gaver à satiété !
Voilà tout pour ce deuxième thème, mes amitiés !
Sitôt de retour, avec les feuillages et les branches, les enfants en sont récompensés comme prévu, avec des pralines, des gaufrettes et des biscuits. Eh ben oui !... Cela fait partie du programme : les enfants ont droit au travail contre récompenses. Sur ce, leur mission est bel est bien achevée, seul reste les étapes à accomplir par les hommes.
En vue de coordonner les étapes, un groupe d’hommes est désigné pour s’occuper du feuillage et du branchage. A juste titre, la formation au sol de bandes alignées, et ce, les plus distantes possibles. Voire plusieurs rangées parallèles et raisonnablement espacés. Et une fois ceci fait, un second groupe d’hommes, y arrivent avec des paniers pleins de morceaux de viandes commencent à faire la répartition en lots équitables de viandes. Et cette répartition qui se faisait jusqu’à l’épuisement de bœufs. Il va sans dire que les abats ne figurent pas dans cette répartition. Et pour cause : les abats au même titre que les pattes et les têtes de bœufs se vendent séparément, aux enchères ainsi que le règlement interne le prévoit.
Avec la course contre la montre, les activités de part et d’autre se mènent et se déroulent de bon train, selon l’étroite collaboration et l’étroite coordination. Et l’étape rassurante qui prouve de cela à voire les rangées de feuillages se remplir en quotas de viandes, formant d’heureuses successions en « Touna » de viandes. Ou « Touna » est le pluriel de Toun’t, et « Toun’t » qui est l’unité spécifique ou l’unité qui fait valeur d’une quote-part en viandes pour 10 personnes.
Et là encore, cette digression explicite qui consiste à élucider tout un suivi qui s’effectue par de chevronnés gérants en vue de garantir une parfaite distribution de ces « Touna » de viandes.
Apres une longue attente permettant d’assurer la présence complète des habitants, la foule est interpellée pour lui recommander de s’arranger selon le principe instauré à savoir : La « dizaine » et ce, par accommodement logique à une Thoun’t légale. Pour fixer les idées, une famille d’un effectif de 06 personnes aura donc à chercher une famille de 04 personnes pour que les deux familles puissent ensemble compléter une Toun’t . Autrement dit, d’aller déposer auprès du Groupe de gérants comptables un bout de bâton, appelé : Tassaqart lequel est le modèle préconisé comme référence faisant valeur d’une (01) Thount, sinon 02 Touna, ou 03 Touna, etc. Et quand tous les dépôts sont faits, le Groupe de gérants procède alors à l’appel tout en élevant une après une - et au fur et à mesure, les Tissaqar. A chaque présentation, il disait tout court : « Avavis ! » au sens : « Pour qui est-elle ! » Et les intéressés en question devront manifestement spécifier oralement - pour chacune des leurs, sa valeur appropriée en « Toun’t » ou en « Touna ». Pendant qu’un agent comptable - tout désigné, recensait sur un registre l’entière comptabilité. En résumé, C’est ainsi à main levé que s’apure la comptabilité théorique de Timacratt. Après quoi, le Groupe de gérants procède à temps utile à la vérification et à la conformité équitable de ces chapelets de viandes, tout repartis en Thouna.
Comme on peut conclure nous nous rapprochons peu à peu de l’heureuse fin de Timacratt !?
Avant cela, force en est pour le comité du village de superviser la mise au point de tout et partout. En un mot : s’en assurer que tout soit rentré dans l'ordre. Autrement dit, là où il y a lacune ou faille il faudrait qu’elle soit réglée impérativement afin d’éviter tout désagrément ou éventuel désordre auprès de la foule compacte et nombreuse. Prudence et vigilance obligent ! Et une fois toutes les retouches en sont apportées bien comme il faut, le coup d’envoi pour l’étape finale est déclarée, moyennant l’appel au rassemblement général fait par le Comité du village, qui plus est, assisté par le Groupe de gérants.
Ce mouvement de masse vers le lieu du rassemblement s’accomplit sous la houlette d’un vacarme et d’un brouhaha de joie et d’euphorie. Soit dit, ce moment venu où la patience de la foule sera récompensée à souhait.
Dans la ferveur et la dignité, le comité du village prononce une élocution d’ouverture où « Au nom de Dieu clément et miséricordieux » il fait les éloges, adresse les remerciements, émet des souhaits s’y accommodant et s’y référant à cet heureux événement qu’est Timacratt. Et la foule, les mains jointes et élevées au ciel qui disait et répétait : Amin-nch’Allah !... Amin-nch’Allah !
Après quoi, l’on passe à la vente aux enchères des peaux, des pattes, des têtes, et des abats, lesquels sont rassemblés en lots séparés. Là justement, notons que les gens ayant ramenés pour la première fois leurs héritiers présomptifs, ils saisissent cette chance de bon augure en achetant à cœur joie un lot parmi les lots. D’où la vente aux enchères qui s’achèvent quasiment en moins de temps, avec les vifs souhaits de bonheur et de prospérité adressés aux acheteurs.
Enfin l’heureuse phase tant attendue correspondant à l’offrande proprement dite !
Dans la discipline la plus stricte, et « 3ala Barakati Allah » la première Tassaqart est prise au hasard du lot des Tissiqar avant d’être élevée au ciel pour être bien montrée, et ce, par l’un des membres du Groupe des gérants. Son destinataire la reconnaissant s’identifie à main levé tout en déclarant sa présence : « Aqli dha ! » (je suis là !). A la suite de cette vérification et cette confirmation conjointement, l’heureux chanceux s’en va avec son panier vide en direction des chapelets de viandes où il trouve un agent distributeur. Conformément au dû qu’il précise au distributeur, ce dernier lui désigne de sa canne Thoun’t ou Thouna à prendre.
Il va sans dire que sous cette organisation judicieuse, honnête et infaillible, la distribution se déroule dans le calme, la joie et le bonheur, qui mieux est, du début jusqu’à l’achèvement total de l’offrande toute entière. Soit dit, pour ceux dont le compte est bon, alors ils s’en vont rentrer chez eux tout bonnement. En revanche, pour les autres liés par des partages en commun, ils s’acquittent d’abord du partage en bonne et due forme de leur Thount commune.
Finalement, après cette longue finalité nous arrivons en toute aisance à cette courte moralité !
Ce rituel qu’est Timacratt avait toute les raisons d’être loué de par les avantages multiples qui en découlent. Nos ancêtres - de par leur sagesse et leur maturité, l’avaient initiée tant ils étaient convaincus du sens profond sinon de la vision lointaine honorifique. Que dire d’ailleurs sinon qu’il est louable ce bienfait si exclusif pour Timacratt, faisant que les villageois tout entiers - pauvres et riches, se retrouvent au même pied d’égalité, avec de la viande à manger jusqu’à se gaver à satiété !
Voilà tout pour ce deuxième thème, mes amitiés !
PS : Comme troisième thème, inch’Allah : « La fiesta de figues : Errahva Laxrif! ». Attendez-nous, et merci !
1 commentaire:
The variety of free spins and the way they're awarded differ from one online on line casino to the next. How can I enhance my chances of profitable on slot machinesPick high volatility slot machines with a Return to Player of 96% or extra that enable bets of zero.20 or less. This method you will get extra spins 카지노 사이트 for a similar amount of cash and ought to have} greater probabilities to make use of the combination of volatility and RTP to win extra.
Publier un commentaire