Perdu ou abandonné ?
Quel examen peut-on, aujourd’hui, faire d’un village Kabyle ? Quelle approche peut-on préconiser pour aller à la rencontre de cette cité - village, éperdument négligée, quand elle n’est pas totalement ignorée ?
Je parle, intentionnellement, de « cité » avec la connotation réelle et non péjorative du mot. Et oui ! Le village Kabyle est aussi une cité même si on tente obstinément, encore, de lui nier les attribues d’une agglomération urbaine en la reléguant, souvent, au point mort d’un « simple village » selon le jargon administratif en cours. Les raisons ? On pourra bien les deviner !
Ait-bouyahia, comme cas de figure, abrite plus de 12 500 habitant - citoyens ! Sur une surface limitée et restreinte ! Une telle densité, perçue et distinguée notamment dans toute la Kabylie, est l’une des plus intense dans l’Atlas du monde. Mais, chez nous, le phénomène n’interroge personne ! Les faits sont ordinaires !
Ait-Bouyahia comme ses semblables villages Kabyles demeure, au vue de la société, un « simple village » perché sur l’une des collines oubliées du Djurdjura ! Le pis, encore, la vision est étayée par ses habitants eux même. Ils consolident, en somme, l’idée que notre village est figé, sans vie. En tout cas, selon leur propos, il ne ressemble en rien à la dynamique des cités urbaines, en l’occurrence, très soutenues et aidées par les pouvoirs publiques.
Est-ce vrai ?
Je ne me permettrai pas d’analyser ni de comparer et encore moins d’affirmer ou de nier le constat. Je n’ai pas la prétention de jouer au spécialiste en la matière, qui pourrait savamment étudier le sujet.
Néanmoins, les portes ne sont pas fermées pour accéder au panorama social, culturel et économique de notre village qui offre, par ailleurs, un bouquet d’éléments à saisir pour, tout simplement et bonnement, comprendre qu’il y’a « vie » à Ait-Bouyahia, il suffit de changer d’angle de vue pour la percevoir.
Les données manifestes sont à l’abondant pour illustrer le bouillonnement de cette « vie » dans notre village, considéré, à l’instar des villages Kabyles comme des « zone perdue ». Je dirai, pour ma part, plutôt, « zone abandonné ».
Paris le 25.05.2010
Abdel Hakim KECHAD
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